La numérisation des films : le traitement des images
Pour les démonstrations qui suivent, les copies d’écran sont nombreuses, cliquez dessus pour les ouvrir !
Au cas par cas
Le film inversible
Avec un scanner
Il s’agit sans doute du type de film couleur le plus simple à numériser puisque l’objectif est – normalement – d’obtenir le même rendu que sur le film. vous pouvez néanmoins utiliser les outils à votre disposition comme l’histogramme ou les correction de couleurs pour vous rapprocher du but à atteindre. Le passage ne rendant jamais du premier coup toute la beauté du film d’origine.
Dans une première version de cet article, je vous encourageais à faire “ce que vous vouliez” en matière de réglages et en particulier de bornage des hautes et basses lumières sur l’histogramme présenté par le logiciel de scan. Sur le principe du “qui peut le plus peut le moins”, j’expliquais que le bornage n’était pas nécessaire sur le logiciel et qu’au contraire, faire un scan brut permettait de conserver le maximum de nuances et de préserver la dynamique du film. Dans le cas des films inversibles, cette idée est fausse ! Car elle oublie le fait que la numérisation est la création d’un fichier et que, le TIFF ayant ses limites en flexibilité de traitement, plus votre scan se rapproche de votre image définitive, moins vous verrez apparaitre lors de votre traitement de dérives colorimétrique. De plus, borner votre image avec un peu de marge ne remet pas en question la dynamique d’image dans la mesure où, ce que le scan ne voit pas n’apparaitra pas plus sur un scan brut que sur un scan borné ! En conséquence de quoi, je vous invite désormais, à borner vos histogrammes et même, pourquoi pas, à faire des essais de réglages colorimétriques (point gris ?) si vous les jugez intéressants. L’idée est bien d’obtenir dès la sortie du scan un fichier qui doit certes être encore traité mais doit avoir déjà une allure qui s’approche du résultat final, tant en contraste qu’en couleurs.
Lancez la pré-numérisation !
Sur le logiciel de retouche d’image, traitez votre photo comme bon vous semble, en ajoutant de la netteté (un peu, beaucoup, passionnément, selon vos goûts…), en recadrant, corrigeant les perspectives, la colorimétrie, etc…
La méthode vue ci dessous peut s’appliquer pour finaliser le traitement de n’importe quelle photo scannée ou photographiée, qu’elle soit basée sur du film inversible ou sur du négatif. Revenez-y à loisir.
AVEC UN APPAREIL PHOTO :
Avec un appareil photo sur table lumineuse ou face à un flash, réglez la balance des blancs sur la température de lumière indiquée par le constructeur. Ensuite faites votre photo et traitez la comme une photographie numérique. contrairement au scanner, vous ne pouvez pas borner votre histogramme avant le scan, cela doit être fait sur votre logiciel.
LE FILM NÉGATIF COULEUR :
Il s’agit du film le plus compliqué à gérer car le masque orange présent sur le film complique l’opération. D’ailleurs, ce masque empêche d’apprécier la « vraie » palette de couleur du film dont il est, du coup, impossible de se rapprocher avec certitude. Le mieux est à mon sens de faire un traitement qui vous plaise plutôt qu’un traitement qui serait « un vrai traitement de tel ou tel film » (de toute façon, il est entendu qu’aucun preset d’imitation de film argentique pour photo numérique ne se rapproche du film qu’ils sont sensé imiter…
AVEC UN SCANNER :
La première méthode consiste à exploiter votre logiciel de scan en y modulant les réglages pour obtenir le résultat que vous souhaitez. Silverfast dispose même de pré-réglages de films permettant d’obtenir rapidement des rendus plutôt flatteurs. En faisant quelques essais de preset sur la base de votre prévisualisation, vous trouverez rapidement un traitement qui vous paît. Bornez votre photo et scannez. Traitez ensuite votre photo sur votre logiciel d’imagerie.
La deuxième méthode dite méthode « Plazzi » (du nom du photographe qui me l’a apprise) consiste à réaliser un scan brut de votre film avec le masque orange comme s’il s’agissait de film inversible et de l’ouvrir spécifiquement sur Photoshop. A ce moment là, allez dans les réglages et cliquez successivement sur les niveaux auto, le contraste auto et la balance des blancs auto PUIS passez la photo en positif.
La troisième méthode, dite « méthode Picto », est décrite par Mr Henri Gaud. Faites un scan brut comme sur la deuxième méthode mais en incluant absolument un liseré de film non exposé, puis :
Traitement commun aux deux méthodes (Plazzi et Picto) :
AVEC UN APPAREIL PHOTO :
Un plug-in lightroom payant nommé « Négative lab pro » révolutionne, je pense, la numérisation des films. Après une installation rapide sur LR6 ou CC, vous pouvez traiter avec facilité un film que vous avez préalablement photographié.
Notez que ce plugin fonctionne également avec des scans bruts comme ceux utilisés dans les méthodes 2 et 3 en négatif couleur au scan. Si vous ne souhaitez pas investir dans Silverfast par exemple pour bénéficier de plugins et que vous disposez déjà de Lightroom, l’investissement dans Negative Pro Lab peut vous permettre de réaliser un traitement fin de vos négatifs sans passer par les méthodes « sur photoshop ».
LE NÉGATIF NOIR ET BLANC :
AVEC UN SCANNER :
C’est évidemment le cas le plus simple puisqu’en l’absence de couleur, seul le rendu des contrastes compte. Comme d’habitude, bornez votre photo à l’aide de l’histogramme et utilisez pour une fois les autres outils pour éclaircir un peu les tons moyens. La dérive de couleur n’étant pas possible, le but du scan N&B n’est pas d’avoir un rendu exploitable mais d’avoir le plus d’information possible en sortie. Traitez le fichier obtenu sur votre logiciel de traitement.
AVEC UN APPAREIL PHOTO :
Avec un appareil photo, la photo sera prise en couleur. Qu’importe, vous la passerez en N&B sur votre logiciel de traitement. Là encore, il s’agit du cas le plus simple puisqu’aucune dérive colorimétrique n’est observable.
Je ne publie pas de démonstration tant les résultats sont semblables avec la démonstration au scanner. Il n’y a rien à ajouter.
Eh voilà, vous êtes arrivé au bout. Avec tout ça, vous devriez être un peu mieux armés pour vous lancer dans vos propres numérisations. Si vous avez des questions ciblées ou des remarques, envoyez moi un mail par la rubrique « contact ».
Bonne journée !